Ce 13 décembre 2022 marque le 24e anniversaire du crime crapuleux de Sapouy où le journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses trois compagnons ont été sauvagement assassiné et leur corps calcinés. A ce jour, le principal accusé dans ce dossier reste, François Compaoré, exilé en France et dont la demande d’extradition au Burkina a été recjetée par l’Etat français, à la demande de ses avocats qui craignent le pire pour lui, en cas d’extradition. Saura-t-on la vérité sur ce crime un jour ?
C’est en effet l’arrêt de la justice française, le Conseil d’Etat en l’occurrence, qui permettait d’extrader François Compaoré au Burkina. Mais, la Cour européenne, saisie par les avocats de François contre cette décision de justice, a suspendu cet arrêt le 6 aout 2021, empêchant l’extradition vers le Burkina du principal accusé dans le dossier du crime de Sapouy. A ce jour, aucun acte nouveau, du point de vue juridique, n’a été posé dans le traitement du dossier qui pend devant la justice burkinabè jusque-là. L’on se demande alors, après tout ce temps d’attente, si la vérité sera connue dans ce dossier emblématique des crimes qui ont marqué le règne du président Blaise Compaoré pendant 27 ans de pouvoir. On se rappelle toutefois, que suite au mandat d’arrêt international lancé contre lui, en 2015 par les autorités de la Transition, François Compaoré a été interpellé à l’aéroport parisien de Roissy en octobre 2017, à l’effet de l’extrader vers le Burkina. A ce jour, plus rien, après la décision suspensive de la Cour européenne et l’intéressé semble libre de ses mouvements et parcourt le monde, à sa guise, d’après bien des sources. Comme son aîné Blaise Compaoré d’ailleurs, ex-président du Faso en exil à Abidjan en Côte d’Ivoire voisin, contre qui un mandat d’arrêt international est lancé.
François se présentera-t-il devant la justice burkinabè un jour ?
Il faut être dans le secret des dieux pour le soutenir. Puisque l’environnement politique national actuel ne garantirait aucunement un procès équitable pour l’accusé, selon ses avocats français. En plus, les griefs des avocats de François Compaoré contre la justice burkinabè sont tels que il devient aléatoire que François puise être physiquement présent devant un juge au Burkina, pour cette affaire. La responsabilité pénale étant individuelle, il reste que la tenue d’un procès soit conditionnée à la présence du suspect sérieux. Cette configuration des choses, en l’état, réduit les chances de la tenue d’un procès dans un futur proche. L’on va même jusqu’à se demander si un jour cette affaire sera jugée uj jour. Le temps de la justice n’est pas celui des humains et quelle que soit la durée, il est évident qu’un procès aura lieu. Pourvu que l’accusé principal soit en vie, cela dans la mesure où le crime de Sapouy est imprescriptible. En attendant, chaque fois que l’horloge du cycle du temps se fixe sur la date du 13 décembre, le monde de la presse burkinabè ainsi que les organisations de défense des libertés démocratiques ne perdent aucune seconde à rappeler l’abject crime de Sapouy et à demander justice. Comme ce 13 décembre 2022, à Ouagadougou et ailleurs au Burkina.
Lamine Bamba