Le Fespaco est terminé depuis moi Mounafica je vais revenir sur un fait que j’ai remarqué. Les antennes ont capté lors de la proclamation du palmarès du Fespaco le large sourire de Tahirou Barry, le ministre burkinabè de la Culture, quand le jury a déclaré le film “La forêt de Niolo” d’Adama Rouamba Prix du meilleur scénario. Pour le ministre, c’était déjà le signe que son premier Fespaco serait un coup de maître pour permettre au Burkina d’étrenner son 3e Etalon de Yennenga. Car si la base d’un film est le scenario, celui qui a le meilleur doit battre tout le monde…

Malheureusement, un bon scenario n’est pas automatiquement un bon film. Les espoirs du ministre étaient d’autant plus grands que la meilleure affiche, les meilleurs comédiens ont été attribués à des films mais pas à Alain Gomis qui avait Félicité comme l’empêcheur de chevaucher l’Etalon d’or en rond. Et patatras! Comme Messi, le jury a dribblé Tahirou Barry en déclarant qu’Alain Gomis l’a emporté à la Félicité.
Ainsi, le Sénégal vient d’avoir dans son écurie son 2e Etalon d’or de Yennenga. Un film pas facile du tout comme le problème qui en constitue sa trame, c’est-à-dire la situation socio-politique en RD Congo. Mon ami Nè Wendé a beaucoup parlé des longueurs et des flashes-back qui jalonnent ce film.
Félicité peint la situation en RD Congo qui dure depuis longtemps et déboussole toutes les projections politiques de solution, mais cela n’empêche pas les Rdcongolais de vivre et même de faire la fête. Félicité, à l’image d’une jeune fille, doit être courtisée avec art. C’est le genre de film où, à la sortie, les spectateurs vont dire: “Ayi, c’est ça l’Etalon? On ne comprend rien! J’ai même somnolé un moment…»
C’est vrai, mais depuis combien de temps dure la situation en RD Congo? Ça fatigue tout le monde, mais les Congolais ne sont pas dans le désespoir et l’apathie. Et au-delà de la RD Congo, Félicité pose avec acuité les conditions de vie des populations dans pratiquement tous les pays africains. La vie est dure mais on garde espoir, ça va aller.
O.H.