Le coton est une matière première largement utilisée dans l’industrie textile pour la confection de vêtements, literie, et d’autres articles ménagers. Il est apprécié pour sa douceur, sa résistance et son aspect esthétique. Cependant, la production de coton n’est pas sans conséquences sur l’environnement et la santé des travailleurs chargés de sa culture et de sa transformation. Dans cet article, nous allons explorer les étapes clés de la production du coton, ainsi que les défis environnementaux et éthiques qui lui sont associés.
Origine et histoire du coton : un arbuste aux fibres précieuses
Appartenant à la famille des Gossypium, le cotonnier est un petit arbuste dont on extrait les fibres textiles qui servent à fabriquer différents types de tissus. Il tire son origine des régions tropicales et subtropicales où il pousse naturellement. Le coton a été cultivé et transformé à des fins diverses depuis plusieurs millénaires par différentes civilisations telles que les Égyptiens, les Indiens, les Chinois ou encore les Amérindiens.
Culture du coton : les zones de production dans le monde et en Europe
La culture du coton s’étend aujourd’hui sur près de 30 millions d’hectares dans environ 80 pays. Les principaux producteurs mondiaux sont les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Pakistan et l’Ouzbékistan. Bien que les États-Unis soient le leader de la production, c’est en Inde qu’on trouve la surface cultivée la plus étendue. Concernant la production de coton en France, elle est relativement modeste, en raison des conditions climatiques peu propices à cette culture.
L’ensemble du processus de production : de la graine à la fibre brute de coton
La première étape dans la production du coton consiste à planter les graines dans des champs préparés à cet effet. Après la germination, qui dure généralement entre 4 et 7 jours, les plants de coton commencent à pousser.
Entretien des champs : fertilisation et lutte contre les ravageurs
Afin d’améliorer la croissance des plants de coton et d’augmenter les rendements en fibres, les producteurs procèdent à divers traitements chimiques tout au long de la saison de culture. Ainsi, les champs de coton sont souvent arrosés avec des engrais azotés pour favoriser la production de feuilles et de tiges. De même, des pesticides et fongicides sont appliqués sur les cultures pour lutter contre les parasites et les maladies.
Récolte du coton : une étape cruciale mais laborieuse
La récolte du coton est une étape clé qui suit la période de floraison et de fructification des plants. Elle se fait généralement à la main, ce qui nécessite une importante main-d’œuvre et est souvent source de conditions de travail difficiles pour les ouvriers agricoles impliqués dans cette tâche. Aujourd’hui, des machines appelées « cotton pickers » sont également utilisées pour récolter mécaniquement le coton dans certains pays.
Transformation du coton : égrenage et filage
Une fois récolté, le coton brut est emmené vers des usines d’égrenage où les fibres de coton (aussi appelées « lint ») sont séparées des graines grâce à des machines spécifiques. Cette étape permet également de nettoyer les fibres en éliminant les impuretés telles que les feuilles ou les brindilles. Les fibres nettoyées sont ensuite acheminées vers des usines de filature où elles sont transformées en fils de coton prêts à être utilisés dans l’industrie textile.
Les défis environnementaux et sociaux liés à la production du coton
Le problème de la pollution des eaux due aux intrants chimiques
L’utilisation massive d’engrais, de pesticides et de fongicides dans la culture du coton constitue une importante source de pollution. En effet, ces substances chimiques peuvent s’infiltrer dans les sols et contaminer les nappes phréatiques. De plus, elles sont susceptibles de se propager via les cours d’eau, affectant ainsi la qualité de l’eau et la biodiversité aquatique en aval des zones de production.
Une consommation excessive d’eau pour l’irrigation des cultures
La culture du coton est très gourmande en eau, notamment pour les irrigations réalisées durant la saison sèche. Cette demande élevée en ressources hydriques peut engendrer des conflits d’usage avec d’autres secteurs, tels que l’agriculture vivrière ou l’approvisionnement en eau potable. Dans certaines régions, le pompage intensif de l’eau pour l’irrigation du coton est à l’origine de phénomènes de surexploitation et de dégradation des nappes phréatiques.
Les impacts sur la santé des travailleurs et sur leurs conditions de vie
Le contact répété avec les produits chimiques utilisés pour la culture et la transformation du coton peut entrainer des problèmes de santé chez les travailleurs exposés, tels que des irritations cutanées, des troubles respiratoires ou encore des intoxications aiguës. De plus, les travailleurs impliqués dans le secteur du coton sont souvent soumis à des conditions de travail difficiles et peu rémunératrices, contribuant ainsi à leur précarité sociale.
Vers une production de coton plus durable et respectueuse de l’environnement
Face à ces constats, des initiatives ont été mises en place pour favoriser une production de coton plus responsable et respectueuse des principes du développement durable. Parmi celles-ci, on peut citer la promotion de méthodes de culture alternatives comme l’agroécologie, l’introduction de variétés de cotonnier plus résistantes aux maladies et aux ravageurs, ou encore la mise en place de labels garantissant un coton issu de productions éthiques et respectueuses de l’environnement, tels que le label « Coton biologique » ou le label « Commerce équitable ».