Le Conseil national de la Transition (CNT) a débuté, le vendredi 13 mars 2015 à Ouagadougou, sa série des questions adressées au gouvernement. C’était au cours d’une session plénière dirigée par son président, Chériff Moumina Sy. des représentants de l’exécutif sont venus s’exprimer sur des questions d’intérêt national.

« Une question orale et une autre d’actualité ». Ce sont les sujets qui ont fait l’objet de discussions, le 13 mars dernier, lors de la séance plénière consacrée aux questions du parlement. C’est une première après l’insurrection populaire et la mise en place des organes de la Transition. Elle donne un signal que le Conseil national de la transition (CNT) entend remplir intégralement ses missions constitutionnelles, a déclaré le président de ladite institution, Chériff Sy. Et de rappeler qu’en tant qu’organe législatif fort de 90 députés de la Transition issus des groupes politiques, des organisations de la société civile et des forces de défense et de sécurité, le CNT vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du gouvernement.
Les questions orales, écrites et d’actualité se révèlent, selon Chériff Sy, comme une tribune d’interpellation des membres du gouvernement par les députés sur l’intérêt et la portée des politiques publiques. Il s’agit, en clair, d’un exercice parlementaire qui s’inscrit dans la mission de contrôle de l’action gouvernementale.

Pour le premier rendez-vous de ces échanges qui ont duré près de trois heures, deux membres du gouvernement ont représenté le Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants auquel les questions étaient principalement adressées. Il s’agit du ministre des Mines et de l’Energie, Aboubacar Ba, et son homologue des Sports et des Loisirs, David Kabré.
La première question, posée par le député Daogo Jean Sosthère Samma, a concerné le Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
N’est-il pas préférable, pour dissiper de la mémoire collective des Burkinabè qui ne retiennent que crainte et méfiance du RSP, pour l’unité de l’Armée de Terre en particulier, de dissoudre, ce corps spécial et confier la charge de la sécurité présidentielle à la gendarmerie, notamment au Groupement d’escorte, d’honneur et de sécurité détachée à la présidence ?
A cette question d’actualité, la réponse apportée par Aboubacar Ba n’a pas du tout convaincu les députés de la Transition. C’est, du moins, ce qu’a constaté le président du CNT qui en veut pour preuve la réaction d’insatisfaction exprimée dans la salle de plénière. Le ministre de l’Energie s’est surtout contenté de donner des réponses évasives, diplomatiques. Il s’est contenté de d’indiquer qu’il faut attendre de voir les conclusions du rapport de la commission mise en place par le président du Faso, Michel Kafando, pour se pencher sur la réorientation du RSP.
Le rapport du travail de cette commission devra, en principe, tomber le 10 avril prochain, a dévoilé Aboubacar Ba. «En tant que ministre de l’Energie et des Mines, je ne peux pas répondre à la place du ministre en charge de la Défense» s’était-il, entre-temps, vu obligé d’avouer, au moment de sa réponse. «Mais cela se comprend, puisque certaines questions relèvent de politique et de secret défense» a rétorqué Chériff Sy.

La 2ème question à laquelle a répondu le ministre Ba est liée à la Commission pour les réformes et la réconciliation nationale. Concernant cette question dont l’auteur est le député Guiésrima Philippe Bonkoungou, les députés ont, dans leurs interventions respectives, relevé la nécessité pour le pays d’aller à une 5ème République. Reste à définir les modalités et le mécanisme qui ont fait l’objet de vives polémiques lors de la 1ère séance plénière consacrée aux questions du parlement au gouvernement.
Au cours de cette séance, la question d’actualité sur le sujet du prix des hydrocarbures et de la vie chère a été reportée au 20 mars, à la demande du gouvernement.
Saïdou Zoromé